idées d'un mardi soir
Enfin, je retrouve mon clavier, avec du temps devant moi... Oui je dis "enfin", parce que j'ai envie d'écrire un peu, c'est un peu le fouillis, je ne sais pas exactement par quoi commencer ni si ce message va respecter les règles de la belle écriture et je vous demande donc de m'en excuser par avance...
Pourquoi donc ne pas commencer par le "début" ?! Autant faire logique et simple, pour une fois...
Je suis donc rentrée tant bien que mal vendredi : mon train "grande ligne" avait été supprimé, j'ai donc pris 3 TER différents ( 3 changements, dans le froid, la foule, l'attente, avec cette bonne humeur qui m'accompagnait en l'honneur du si réjouissant we qui s'annonçait : je vous laisse imaginer et passe les détails...). Mon papa était venu me chercher directement à la 1ère gare : de toutes façons il n'avait pas le choix puisque vu l'heure, je n'avais plus de bus pour rallier la seconde gare... Finalement, le voyage a pris fin aux alentours des 21h (pour précision : j'étais arrivée à la garde de départ vers 14h...)..
bref... le repas du soir a été vite pris : bouillon, pomme... et au lit ! Avec une envie : celle d'oublier le réveil, la journée qui arrivait, fermer les yeux et les rouvrir, ailleurs, sans souci ?! Si l'espoir fait vivre, le rêve fait dormir...
J'avais quand même mis un réveil, le plus tard possible, mais quand même, sachant que rien ne passerait pour le petit dej, je serais vite prête... Ma maman, qui avait bien pensé que le réveil serait difficile est venue me voir pour me sortir (doucement) de mes draps... et il était déjà temps d'y aller...
J'y suis donc allée, oui, contrainte quand même, j'avais l'impression d'être une "loque", j'étais au radar, incapable de dire si j'étais en colère, stressée, apeurée... J'étais vide tout simplement.
Pour dire quelques mots sur ce rendez vous : le médecin m'a "tenue" assez longtemps : presque 1H30... On a parlé, parlé et parlé : de mon quotidien, de ce que je ressentais, ce que je faisais... mais je n'ai pas eu de leçon de morale, la pesée a été faite habillée, les paroles étaient dite avec un regard confiant et un petit sourire réconfortant : le doc' a vraiment eu du tact, et pour ça je le remercie! Je pourrais presque dire que cela s’est "bien passé", dans la forme en tous cas... Je ne me suis pas sentie agressée, rebutée, incomprise, non bien au contraire j'avais enf ace de moi une autre personne voulant m'aider...Et là je peux déjà faire un parallèle avec ce que tu as écris yoyo : oui je sens quelques personnes qui veulent être utile et faire qqchose pour moi, je comprends les risques, j'imagine un peu où tout ca me mène, je ne réfute rien, ne contredis même pas, je sais les risques, les dangers, les conséquences mais je ne suis pas encore la plus forte et pour l'instant je me sens encore impuissante face à "elle"... je suis d'accord avec vous, mais je ne peux rien appliquer, changer tout de suite...et il le faudrait...
Oui j'ai peut etre un problème, quand à savoir si je suis vraiment AN****** je n'irais pas jusque là même si ce mot a été employé, je ne me vois pas comme ces autres filles, je n'en suis pas à ce stade, j'ai encore de la marge (sisi), même si j'ai un petit IMC, la tension est relativement bonne, je peux encore faire les choses que je veux, certes avec un effort supplémentaire, mais je suis encore moi... Ce qualificatif me semble donc exagéré....
Après cette discussion et ces mesures, il était clair pour lui qu'il fallait faire quelque chose, mais il fallait que je sois prête, que je le veuille... j'ai répondu par l'affirmative, la peur au ventre : si, je me dirige vers l'inconnu puisque je ne vais plus contrôler, je ne sais pas exactement ce que je vais devoir faire, qui voir, quoi dire, quoi entreprendre... Mais j'ai accepté, pensant avoir encore le temps de réfléchir : il -le médecin- allait se renseigner pour trouver des contacts dans la ville où j'étudie, le suivi serait plus simple, mais si lui veut continuer à ma voir régulièrement... L'essentiel pour lui est de voir dans un premier temps d'où vient le blocage, trouver des réponses aux questions, le point nutrition arrivera en second puisque le traiter de manière isolée serait peu efficace, il faut tout de même que je ne perdre pas plus de poids ! si non...
Je suis donc sortie, les yeux rougis, la tête en bouillie, une ordonnance pour une prise de sang : c'est incroyable comme on peut se sentir faible dans ses moments là, perdue, hébétée, comme si plus rien n'avait d'importance... Je voulais partir loi, loi de tout ça, me retrouver au bord de l'eau ou sur un sommet, mais libérée de tout poids....
Bref... Le voyage du retour fut très silencieux...Mais je me suis rattrapée ensuite : nouvelle discussion avec mes parents, quelques mots plus hauts que les autres mais ils montrent qu'ils sont là et qu'ils le resteront...
Les repas ont tourné autour de bouillons, de courgettes et de pommes : rien de plus ne pouvait passer, ce n'est même pas une restriction, c'était un dégoût, un "pas faim", tout simplement... Des révisions, un peu de muscu, de vélo ont agrémenté les journées, un peu de marche avec ma maman...
Par contre dimanche je ne me sentais pas bien : une boule m'empêchait de respirer... peut etre l'angoisse du partiel prévu pour mardi ?! peut etre... J'ai encore une fois beaucoup dormi ( et moi qui d'hab n'aime pas ça !) et il était déjà temps de repartir....
Lundi, mardi : petits déj habituels, pomme et thé midi et soir...
Partiel du mardi : no comment... je me suis déçue .... tant pis! on verra...
La prise de sang est prévue pour demain mercredi... et si non, lundi mon médecin m'a rappelée pour me donner le contact promis : une psy spécialisée dans le traitement des TCA, que je devais appeler moi même pour prendre rdv... Or ça je n'ai pas pu, mes parents l'ont donc fait à ma place : la date du 9 novembre prochain est à marquer en rouge sur le calendrier, ce sera ma première rencontre avec elle... Mes parents vont d'ailleurs faire le déplacement pour un "entretient en famille"... Cette date m'effraie une fois de plus... pourquoi, pourquoi, pourquoi ? parce que je sais qu'un combat s'annonce et s'amorce et je ne sais pas comment encore l'aborder ni même si je suis assez préparée...
Si non, je voulais mentionner, à part mes parents, une amie est également là, elle est passée par un stade à peu près similaire de blocage vis à vis de la nourriture : elle écoute, parle, montre qu'elle est bien là, il y en a d'autres aussi qui ont vu ce qui se tramait et qui essaye, mais avec eux c'est plus difficile de parler... Et il y a encore cette nouvelle classe de STAPS : je dois vraiment passer pour une sauvage ! mais après tout je ne leur dois rien, je n'ai pas plus d'affinités que ca... même si ce qu'ils peuvent penser, imaginer me titille quelques fois l'esprit...
Voilà donc où j'en suis aujourd'hui mardi...
Concernant ton commentaire yoyo : merci de cette présentation J
J’espère quand même que tu n’es pas trop déçu de ce que tu as pu trouver ici… et que finalement tu as pu réaliser ton dessert… quelle est donc ta spécialité culinaire ?
Peut être qu’un jour, comme tu dis, j’y goûterai, peut être même avec plaisir… en attendant lire ce que tu peux mijoter serait déjà un plaisir (oui là également s’ajoute un autre paradoxe chez moi : je regarde les sites de cuisine, les recettes, les émissions : en fait lire ou voir me suffirait presque à avoir mangé le plat…). Je verrai pour mettre des "reccetes d'avant", mais bon, si le bio et le veggie ne te bottent pas plus que ça tu ne vas pas trop être servi...
Je crois avoir bien lu : « je veux t’aider à dépasser ce blocage » : c’est une phrase, difficile à commenter (« succession de choses qui passent par la tête »…)… Si des personnes me connaissant plongent la tête dans le sable et s’éloignent, d’autres, pour qui je suis une vraie étrangère, me « tendent la main » ?! C’est à n’y plus comprendre grand chose, mais cela met du baume au cœur…
Tu dis que ma « vision des hommes » est fausse : tu parles en connaissance de cause, mais moi aussi, il faudrait donc que je trouve l’exception qui me ferait peut être pas changer d’avis, mais l’atténuer : peut être toi alors …
En relisant ton comm’, j’ai envie de te poser une autre question : quel blocage as tu dû dépasser ?
Une dernière chose : c’est vrai que l ‘échange de messages sur un blog est assez long, mais je crois que cette distance me fait du bien, permet de poser les choses et d’y réfléchir quand on veut comme on veut… peut être aussi que « changer », sortir de cette, de ma situation prend du temps et qu’il faut savoir le prendre, par étapes, pour ne rien « griller »…
L’inspiration s’essouffle, je vais m’arrêter là, en attendant que les évènements s’égrènent…
Merci à vous autres d'être passé sur ce nouveau message et d'être arrivés jusque là...
Bien à vous,
Bonne nuit…